jeudi 20 novembre 2008

faut rentrer les gars !


Qui n'a jamais entendu ces mots sur opérations? Je pense que dans tous les mess de France ces même réflexions sont un jour prononcées "aujourd'hui, les jeunes ils ont peur de tout ! Veulent plus rentrer! Faut les pousser dedans".

Ceux qui le disent ont peut-être raison. Une sensibilisation excessive et mal appropriée sur les phénomènes thermiques peut être la cause de telles réactions. L'absence d'outils de formation à feux réels peut aussi expliquer ces décalages chez le pompier inexpérimenté.

Mais celui qui prononce ces phrases doit aussi remettre ses pratiques en question. En effet, l'époque chevaleresque et sévèrement burnée est révolue. "Faut pas rentrer à chaque fois et à tout prix...".

Avant d'engager ses hommes un chef d'agrès doit se poser les 2 questions suivantes :
Dans quel but je les fais rentrer ?
Quel prise de risque cela va-t'il engendrer ?
C'est en répondant à ces deux questions et en faisant la balance entre le risque pris et la plusvalue opérationnelle, que le s/off saura si le "jeu en vaut la chandelle".

5 commentaires:

captain a dit…

sur cette opération, les pompiers avaient la notion d'une victime présente dans la maison... Fallait-il rentrer ou non ?

Anonyme a dit…

bonjour!

Dans ce cas là, je pense que la question ne se pose même pas, surtout sans moyen en eau... !!!!

Aprés si il y'a un sauvetage à faire réellement, sans moyen en eau, il faut que la victime soit visible...
Si elle n'est pas visible dans ce cas là, je ne vois pas du tout l'interêt de pénétrer à l'interieur du batiment sans moyen en eau... En sachant que si il y'a une personne , ses chances de survie sont trés faible , alors pourquoi essayer à tout prix de risquer la vie d'un de ses hommes...

Le mieux dans ce cas là, je pense, si l'on doit pénetrer à l'intérieur pour effectuer un sauvetage, est d'entrer avec un moyen en eau, et de se conserter pour pas qu'un autre binome, attaque de l'autre côté...

Sur cette intervention, le seul point positif que je trouve, c'est la manière de se replier sur une échelle à coulisse, la tête d'abord...
Dans le cas traditionnel,les pieds d'abord, je pense que le sp aurait eu beaucoup plus chaud....
je trouve cette méthode trés intéressante, c'est qu'un avis perso...


"L'ignorant affirme,le sant doute, le sage réflechit.."
Nass

Unknown a dit…

Noooon, le fou !!!
Effectivement tu essayes à tout prix de rentrer si tu as une notion de victime mais dans de telles conditions (le plafond de la pièce où le client rentre est rouge de rolls: on est en imminent +++) ce doit être "à vue" et avec une refuite aisée.
Les survivants à des déclenchement de flashover décrivent une véritable tétanie des muscles (due à un seuil absolu de sensibilité et de motricité des muscles à une certaine température), les quelques mètres pour s'extraire étant impossibles à faire (Il n'est ainsi pas rare de voir des pompiers piégés se laisser littéralement tomber par une fenêtre ...)
Nass, au passage tu remarqueras le piétage inhabituel qu'ils donnent d'entrée car pour eux, poser une échelle à une fenètre n'est pas anodin, c'est vraiment créer une issue de secours. On a essayé, ce n'est pas forcément super naturel de passer tête en avant avec l'ARI mais ça marche. Si cela t'intéresse, des précédents posts abordent les techniques de sauvetage et d'extraction.
Peut être seront elles abordées un jour dans un futur GNR ?

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec vous!
en lisant ce feu on constate que les signes annonciateurs sont présent et rentrer sans moyens hydraulique est tout simplement du SUICIDE!
GIB

etienne a dit…

merci à vous pour cette vidéo,

où à nouveau les EPI textiles et l'itinéraire de secours prennent toute leur valeur, sans quoi c'était la mort assurée !

- mais au delà, en effet la Lecture Du Feu avec les roll-over au plafond annoncent le pire !

- extrait de la philosophie opérationnelle "anglo saxonne" quant à la notion d'Enjeu VersuS risque… :

quelles sont les chances de survie d’une victime dans une pièce embrasée ?

Aucune prise de risque pour des bâtiments ou des vies déjà perdues.

Prise de risque minimale mais calculée pour sauver des bâtiments « sauvables ».

Prise de risque maximale mais calculée pour sauver des vies
« sauvables »

à méditer...et appliquer si possible !

amicalement